« Voilà un lignage plutôt rare, et dont l'histoire doit être passionnante, » répondit le gnome à l'aasimar. « Mais je m'égare. Je m'appelle Gringalet, chroniqueur de passage dans cette ville, et je venait voir si certain de mes collègues s'y trouvait aussi, afin de les saluer, et éventuellement de partager certaine de nos informations. »

Avec humour et double langage "subtil" Lars répondit« Suffisamment pour n'avoir personne pour qui s'en plaindre! Ceux qui trouvent que le premier coup n'est pas à la hauteur restent souvent sans voix lors du deuxième! »
Il regarda le soldat avec un sourire franc et reprit « En fait je suis pas là pour m'engager, j'aurai souhaité rencontrer le lieutenant Armand de Sénaille.
Certaines personnes m'ont orientés vers ici, de fin observateurs à mon avis. J'ai pensé que je pourrais apprendre, et peut être échanger, quelques ficelles de nos arts auprès de spécialistes de la poudre. Je vous avoues que je débute depuis peu et que je suis jamais contre une bonne histoire. Et peut être qu'on pourrait s'aider mutuellement. »

« Je m'appelle Lars, M'sieur. Et oui je veux bien un verre. J'ai appris qu'il y avait une unité de pistoliers dans le coin alors je suis venus voir. La curiosité est un vilain défaut mais si j'étais pas curieux, j'aurai jamais mis le nez dans les affaires de la poudre noire.
Je suis un peu guide pour une bande d'aventurier en ce moment, on est tombé sur une bande d'orques en maraude qui pillaient un village à une journée de marche d'avancée écarlate. On les as éliminés mais le village ne tiendra pas une autre attaque.
Je pense que le reste de la bande fais un rapport à d'autres militaires en ce moment, mais comme ça vous êtes au courant aussi!  »

Gezh avait laissé Filip parlé, pour une fois il avait manqué de tact et son propos était mal passé. Peut-être était-ce la violence qu'il avait côtoyé qui l'avait rendu moins habile avec les mots ? Cette pensée le déprima. Il tenta tout de même d'appuyer le propos de son camarade :

« Oui, il est malheureusement probable que cette mutilation soit ... une des clés de son meurtre. »

« Quatre victimes ? Non, il y en a eu trois, il me semble... » Il prit derrière lui un livre sur une étagère, nommé "Histoire de Belle Espérance". Il le feuilleta, et s'arrêta sur une page. Parcourant des yeux le texte, il claqua la langue d'un air satisfait. « Là, voilà. Sélène Aptons, 17 ans, serveuse à l'auberge La Rose et l'Épée ; fille de Roderick Aptons et Katelyn Freyen, tenanciers de l'auberge La Rose et l'Épée. Clar Garlow, 26 ans, milicien de Belle Espérance ; parents inconnus. Frédal Capan, 18 ans, palefrenier au relais caravanier ; fils de Mey Capan, vendeuse à la droguerie Les Cous Verts, père inconnu. » Il releva les yeux de son livre pour les rebaisser vers Gringalet. « Vous faut-il autre chose ? Puisque vous menez plusieurs enquêtes, je suppose qu'il ne s'agit que d'une petite partie des informations que vous êtes venu chercher, n'est-ce pas ? »





« Lars, OK. » fit-il en prenant une bouteille d'alcool ambré et en en versant le contenu dans un verre large et épais. Il la lui tendit en souriant. « Celui qui a dit que la curiosité est un vilain défaut n'en avait probablement pas assez pour en juger, si tu veux mon avis. Sans curiosité, on en serait encore à boire de l'eau croupie au lieu de déguster ce très bon rhum. » Il écouta le récit de Lars, et fit une moue désabusée. « On est de repos, la bande et moi, et d'après ce que tu dis y a plus rien à faire à part monter la garde. C'est pas notre truc ça, nous, on est plutôt dans l'action, soit sur le front, soit à chasser du gros gibier. Mais dès que je croiserai un collègue, je lui en toucherai un mot. C'est comment, le nom du village ? » Une fois que Lars lui eut répondu, il leva son verre. « Allez, fêtons notre rencontre mon gars. A quoi boit-on ? »





L'aubergiste s'assied lourdement, ses jambes le lâchant sous l'émotion suscitée par les hypothèses émises. Il prit un verre et se servir un verre, qu'il but d'un trait. « Si je comprends bien, » commença-t-il « ces bandits ne seraient pas venus que pour nous piller, mais aussi pour une raison mystérieuse ? » Il fronça les sourcils, visiblement il ne comprenait pas. « Mais quel est le rapport avec ma fille ? Ils auraient pu prendre n'importe qui alors ! Nous sommes au centre de Belle Espérance, pourquoi pas quelqu'un qui se trouvait vers l'extérieur du village ? Ou dans un hameau moins défendu ? honnêtement, ça n'a pas de sens ! » Il s'énervait à mesure qu'il parlait, l'incompréhension nourrissant sa colère. Il posa son verre face à lui, tentant de reprendre son calme.

Sur un ton plus posé, et même plutôt désespéré, il reprit. « Elle a été trouvée dehors, à deux rues de chez nous. Elle n'avait pas de raison de sortir à cette heure-ci. Il faisait nuit et elle avait fini son service, elle aurait dû dormir... D'habitude, elle s'enferme toujours à clé dans sa chambre. C'est une précaution qu'on prend tout le temps, on sait jamais qui on héberge... Cette nuit-là, sa porte était bien verrouillée, mais elle n'était pas dans sa chambre. Et ses volets étaient fermés aussi. Et elle avait sa clé avec elle quand... quand elle a été retrouvée... J'arrive pas à comprendre. Que faisait-elle dehors ? Les autres... Les autres, je sais pas. Un milicien et un palefrenier, à ce que j'ai entendu dire. Je... Je n'ai pas eu le courage de m'y intéresser. Tout ce que je voulais, c'était rester seul avec ma femme. » sa voix se brisa, son discours devint une lamentation. « Vous imaginez pas ce que c'est que de perdre son enfant ! C'est pas l'ordre naturel des choses ! Elle avait encore toute sa vie devant elle. Elle devait se marier, fonder une famille à son tour. Vous comprenez ? On aurait pu avoir des petits enfants, on aurait... On n'aura plus jamais cette chance... On va crever seuls, comme deux cons, sans famille autour de nous... Tout ça parce qu'un connard aura décidé de faire un putain de rituel ? C'est ce que vous venez me dire ? Qu'il brûle dans les Enfers d'Asmodeus, ce fumier ! » Il se servit un autre verre, qu'il descendit tout aussi vite que le premier.

Modifié par un utilisateur samedi 12 mars 2016 00:41:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le trio s'etait mis volontairement en retrait depuis un moment, les habitants de la region ne semblant pas porter en tres haute estime les gens aux physiques "differents". Neanmoins, Draegloth tendait l'oreille en essayant de ne rien perdre de la conversation entre l'aubergiste et ses compagnons. Et qui sait, peut-etre que dans son repertoire de sorts, il pourrait se trouver une quelconque pepite permettant de faire avancer l'enquete.

Modifié par un utilisateur samedi 12 mars 2016 19:21:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sterenn écouta le lieutenant parler de son père à mi-chemin entre l'étonnement et le soulagement.

« Sterenn acquiesça. Les Sentinelles Eternelles, bien sûr, je sais que c'est la seule option. J'espère qu'ils éviteront au village de subir des représailles. Il n'y a déjà pas beaucoup de survivants... » Sterenn établit le compte des survivants, des morts, et des disparus. Elle relataa l’évènement qui avait mis son groupe au courant de l'attaque et comment un chef du nom de Darak avait été abattu avec son chaman, K'Resthys. « Nous n'avons pas laissé aux orques la possibilité de s'enfuir... Sauf erreur de ma part, aucun d'entre eux ne s'est échappé. On peut supposer que d'autres vont se soucier de savoir ce qui est arrivé à leurs congénères... » Sterenn termina son rapport en donnant les détails utiles sur l'armement des ennemis et les exactions commises dans le village.

Elle regarda la lieutenant noter avant de changer de sujet, après s'être éclairci la voix. Sentant qu'il y avait peut-être une ouverture, et étant forcée de se fier à quelqu'un, tôt ou tard, elle reprit: « Écoutez, nous sommes au moins deux à vouloir savoir ce qui est arrivé à mon père.  » Sterenn marqua une pause avant de continuer à voix basse. « Et puis il y a des disparus. Il n'aurait jamais abandonné ses hommes. Des rumeurs circulent en ville, sur le fait que certains veulent garder les choses secrètes. Mais des faits m'ont été rapportés - et j'ai confiance en mes sources, que je ne dévoilerai pas - et ils ne collent pas avec la version officielle. Je n'ai eu accès à aucun document, tout a été mis sous clef. Voici ce que je vous propose, lieutenant : vous n'êtes au courant de rien, je ne vous ai jamais dit que j'allais fouiner, mais je vais le faire, et vous serez avertie de tout danger potentiel qui pèse sur vous ou vos hommes. Tout ce que je demande en échange c'est que vous ne mentionniez pas mon enquête dans vos rapports et que vous me fassiez connaître tout élément susceptible d'aider aux recherches. Si je trouve quelque chose, vous et vos hommes serez au courant de ce sur quoi il vous faut ouvrir l’œil. Croyez-moi, il y a fort à penser que les orques ne soient pas le problème dans le cas présent... Me laissez-vous le champs libre? »

L'officier trinque avec lars. « Ouais, c'est de bonnes raisons ! De toute façon, on trouve toujours une bonne raison ! » Il se met à rire, tandis que Lars goûte le rhum, qui s'avère particulièrement alcoolisé mais bien parfumé. Probablement pas un alcool bas de gamme. Le lieutenant poursuit. « S'ils avaient eu du bon sens -ou s'ils avaient eu le choix, c'est selon pour certains - ils ne se seraient de toute façon pas installés ici, dans une région sans aucune garantie de sécurité. Avant, ils avaient rien, maintenant, on leur donne un lopin de terre. Pour beaucoup, c'est bien suffisant pour risquer sa vie. Allez, t'inquiète mon gars, je vais en toucher un mot à quelques connaissances qui s'ennuient en attendant les affrontements. Avec un peu de chance, ça leur fera une poignée d'orques à tuer, s'ils se repointent. »

Son sourire se figea aux paroles de Lars. « Nope ! Pas entendu parlé de ça, ni magie noire, ni morts-vivants. Le seul truc pas net, ça a été les trois énucléés, mais on était en mission avec la bande cette nuit-là, alors on sait pas grand chose là-dessus. » Il avait l'air mal à l'aise en répondant, et la diminution du bruit ambiant trahit l'intérêt soudain de ses hommes les plus proches, bien qu'ils faisaient mines de poursuivre leurs activités. « Et... T'as croisé ces saloperies de morts-vivants où ? »





« Ah ! » laissa tomber le chroniqueur. Il baissa d'un ton. « L'armée n'aime pas qu'on s'informe là-dessus. Le commandant Alister lui-même nous a interdit de poursuivre nos recherches sur le sujet. » Il reprit à voix haute. « Non, désolé, je ne pourrai pas vous renseigner sur ce sujet. Quant à la nécromancie, il y a tout un rayonnage là-bas. » dit-il en désignant une allée bien fournie. « Je vous laisse chercher, j'ai quelques rangements à faire. » Son ton avait quelque chose d'insistant, comme s'il souhaitait vraiment que Gringalet se rende dans cette allée sans poser plus de questions.





Sterenn put constater que la lieutenant notait soigneusement chaque détail, n'omettant rien, mais sans montrer la moindre émotion. Une fois terminé son rapport, elle le plia en trois et le cacheta en y apposant le sceau de sa compagnie, que Sterenn reconnut comme étant celui qu'apposait son père du temps de son vivant.

L'éclaircissement de voix de Sterenn fit relever la tête de la lieutenant. Elle écouta attentivement son discours, le visage de nouveau de marbre, dur et froid. Si elle avait fait montre d'un peu d'humanité en parlant du capitaine d'Orberoc, ça n'avait duré qu'un court instant. « Je vous confirme, caporal : je ne suis au courant de rien. » Son ton était si dur et sec qu'on avait l'impression de recevoir une gifle. « Vous ne faîtes pas appel à la bonne personne. Le sergent Falka, qui a trouvé le corps de votre père, avait raison à votre sujet, semble-t-il. Maintenant, veuillez disposer. » Elle se détourna de Sterenn, comme si la conversation était terminée pour elle.





Le pauvre semblait au bord des larmes, mais il luttait courageusement. Il hocha la tête en signe d'acquiescement. « Oui. » parvint-il difficilement à prononcer. « La milice a déjà fouillé, ils ont dit qu'ils n'ont rien trouvé... » Il se leva avec difficulté. « Suivez-moi. »

Il mena ceux qui voulurent bien le suivre derrière le comptoir, puis ouvrit avec son trousseau de clé une porte à gauche, dans le couloir menant à l'arrière cuisine. Un autre couloir s'ouvrait sur trois portes. « Ici, c'est la salle d'eau. » dit-il en désignant la porte centrale. « Là, c'est notre chambre, à ma femme et moi. » rajouta-t-il en montrant la porte la plus proche de vous. « Et celle au fond, c'était la sienne. » Sa voix se brisa à nouveau sur ses derniers mots, et tendit à Filip un jeu de clés. « Je vous laisse y aller... Je n'ai pas le courage... »

Après avoir fait joué l'une des clés dans la serrure, la porte s'ouvrit sur une chambre plongée dans l'obscurité, tout ce qu'il y avait de plus banale. S'y trouvaient un lit double visiblement récent et en très bon état, un coffre de lit en bois sans fioriture, et une armoire à deux portes. Une simple chaise se tenait devant bureau dans un angle, sous une fenêtre dont les volets étaient clos. L'endroit était bien rangé, bien que la poussière semblait commencer à s'amonceler.

Bast Falka avait donc parlé... Sterenn resta interdite un court instant. Elle s'était dévoilée trop rapidement, mue par l'espoir que lui avait inspiré le comportement de la Lieutenant quelques secondes plus tôt. Un débordement mal contrôlé, et tout venait peut-être de basculer pour la fille du Capitaine d'Orberoc. la lieutenant pourrait la faire traduire devant une cour martiale... D'un autre côté, elle ne le faisait pas directement? Peut-être un service rendu à son défunt Capitaine? Ou n'importe quelle autre raison... Et puis... Il y avait cette information donnée, en même temps que le désaveu, à propos du sergent Falka. Pourquoi? La Lieutenant pensait-elle que Sterenn le savait déjà? Ou la fuite était-elle calculée?

« Je... Pardon pour cette méprise, Lieutenant. »

La jeune femme esquissa un salut militaire en direction de la Lieutenant bien que celle-ci se trouvât de dos. Elle s'apprêta à sortir.

Elle ne voulait de toutes façons pas envenimer les choses en demandant d'autres explications sur Falka et ses dires. Elle n'avait pas non plus l'intention d'insister. Elle allait maintenant devoir réfléchir sérieusement et évaluer la probabilité de son arrestation. La Lieutenant avait-elle du temps à perdre avec tout cela? Quelles étaient réellement ses intentions?

Modifié par un utilisateur mardi 15 mars 2016 14:33:36(UTC)  | Raison: correction synthaxique