Tian était perplexe sur les étrangers. Cependant ils n'en sauraient pas plus tant qu'ils n'étaient pas allé à leur rencontre. La description de l'homme à la lance lui laissait une certaine inquiétude.

« Et bien allons-y. Ne faisons pas attendre nos invités. »

Puis il ajusta son chapeau de paille et se dirigea vers Jun, en lui faisant signe d'ouvrir la voie pour les guider jusqu'aux étrangers. Le beau minois de Mizuki pourrait les tirer d'une situation délicate.

Jane dévisagea curieusement les deux personnes présentes à l'entrée du village, avant d'arborer des signes évidents d’agacement. Les paroles de l'étrangère bouillonnaient dans sa tête mais elle se repris rapidement pour ne pas devenir offensante.

" Gouverneurs. " Dit-elle d'un ton sec. " Du moins pour la plupart d'entre-nous. Et vous êtes ? "

La fusilière avait déjà eu à faire à des nobles qui se prenaient de haut, mais à l'époque elle s'écrasait pour ne pas se faire remarquer. Dans ce cas présent, elle osa prendre le même ton que la femme à l'ombrelle, pour ne pas prendre un ton plus haut, ne sachant pas qui elle était.

Détection de la magie

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Je ne la connais pas...

Et c'était suffisamment important pour poser question à l'architecte. Elle n'avait jamais vu cette femme à Gaotung. Elle n'avait jamais entendu parlé de cette femme à Gaotung.

Du point de vue de Jing, la personne était soit un bandit de grand chemin, soit une jorogumo pas futée, soit une espionne du prince. Cela dit cette robe la mettait joliment en valeur. Sans être une fétichiste de la soie, cette tenue éveillait en l'araignée un autre genre d'appétit. Il faut dire que les nombreux plaisirs de la cour manquaient à l'araignée.

Je ne vous connais pas et d'ordinaire les visiteurs de l'acabit que vous prétendez avoir aiment à s'annoncer pour éviter ce genre de déconvenues. Vous nous rendez visite sans couleur et sans bannière. Une dame de votre rang qui connait les usages de ce monde... ne pouvait pas espérer mieux d'un village de cette taille.

Wang Jing ne se présenta pas. Elle n'avait pas à le faire. Elle était l'une des maitresses de ce domaine. C'était à l'invité de s’annoncer. Derrière son masque, ses yeux pétillaient de la magie de son sort et son aura glaciale ne laissait aucun doute quand à sa réaction si jamais l'intrue ne clarifiait pas sa position.

Wang Tian ne semblait pas être à son maximum de langue diplomatique...

La faute à avoir trop claqué la porte au nez d'autrui ces derniers temps... Sans doute...

... Néanmoins, si le joli petit amuse-gueule ne saisissait pas tout de suite l'enjeu de la situation. Wang Jing la considérerait comme une ennemie.

Shojiro essayait d'évaluer les deux arrivants. Visiblement, la femme semblait être sur d'elle et il ne devait pas avoir beaucoup de gens qui lui répondait de la sorte. Mais le samouraï ne voulait pas que la situation empire.
Il s'avança calmement, la main sur son arme. « Dame Liu Yao. C'est un honneur et un plaisir de vous rencontrer. Je me nomme Shojiro, gouverneur, samouraï, et défenseur de ce village.
Veuillez pardonner les manières de mes co-gouverneurs, mais ils ne sont pas habitués à dialoguer avec une certaine étiquette.
Je vous prie d'excuser notre ignorance sur votre personne, ainsi que nos manières peu civilisées. »
Mais Shojiro n'avait pas confiance en eux, et maintenant que les bases de la présentation étaient faites, il allait clarifier les choses. « Je m'excuse également par avance pour les quelques questions et interrogations qui tournent dans ma tête vous concernant et que je vas vous posez.
Vous êtes la maitresse des lieux dites vous? Je suis cela assez étonnant, étant donné que nous sommes les gouverneurs de ses terres. Mais peut être que tout cela n'est qu'un malentendu administratif. Qui vous a donnez ces terres? Que nous puissions vérifier les faits exacts avec notre experte.
Et puis, dans une région infestée de bandits et de monstres, la collecte de taxes peut être un problème. En quoi cela serait forcément une malversation? Surtout que cette région est livrée à elle même depuis longtemps. Et les villageois ne nous ont jamais parlé de taxes. Ou de vous. »

Mizuki avait une bouteille de la meilleure liqueur de sa famille en main, et alors qu’elle entendait le ton et voyait le comportement de la femme, elle entreprit de sortir une autre bouteille, certes de qualité mais pas aussi bonne.

Elle sourit à la jeune femme. «  Que les fortunes soient louées, la dirigeante de ces terres est arrivée, j’espère que vous serez satisfaite du travail que nous avons effectué.

Evidemment vous comprendrez que nous vous demandons une preuve de vos dires, un titre de noblesse et de possession des terres. Ceci dans l’unique but de vous montrer que nous ne ferions pas révérence devant un imposteur, afin que vous vous rendiez compte des bons sujets que nous sommes.

Un petit verre ?  »

Mizuki faisait tout pour être la plus amicale possible, tournant toutes ses phrases pour attirer les faveurs et montrer le respect à la noble.

Jane ne rajouta rien, ne fit rien, et n'exprima que très peu de choses. Seul un regard bref lancé à Wang Tian lorsqu'il évoqua que la manque d'alcool, bien que cela ai été dit sur ce qui semblait être un trait d'humour, Jane elle ne s'en amusa pas vraiment.

En revanche la réponse de la femme n'encouragea pas la fusilière à continuer sur le même ton qu'elle avait prit précédemment. Elle garda le silence, mais fixait sans relâche l'hautaine personne qui se trouvait face à elle, et ne lui fit pas l'honneur de quelconques courbettes, jugeant qu'elle méritait autant de politesse qu'elle en faisait preuve.

Pauv' femme...

Modifié par un utilisateur lundi 23 juillet 2018 17:03:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tian resta au sol, presque stupéfait. Il avait bien envisagée que la femme était une Jorogumo, mais le voir de ses propres yeux le déconcerta quelque peut.

Trois hommes ? Mais nous avons besoin de tout le monde ! Sans compter que ça va foutre le village totalement en l'air. Le coup de grâce. Que faire ? Combattre un ennemi impossible à combattre ? Ils seraient bien plus à mourir en affrontant la bête. Et que faire si l'autre est aussi une Jorogumo. Il n'avait pas spécialement l'air d'un homme. C'était peut être une ruse pour attirer l'attention sur celle-ci. Comment pouvait-il vérifier cela ? Il restait la possibilité qu'il s'agisse d'un bandit.
Au fond de lui Tian ne pouvait pas accepter cette situation. Il voulait se lever et affronter le monstre, mais ses jambes ne bougèrent pas. En cet instant, ils ne pourraient pas non plus compter sur le courage des miliciens. Et puis ... il y avait cette possibilité. S'ils arrivaient par chance à vaincre ces deux là, rien ne garantissait qu'ils ne devraient pas affronter les représailles des Jorogumos. Le mieux a faire serait sans doute de lui donner les 3 hommes.
Mais pourquoi attendre son prochain passage ? Oui ça pourquoi ? Avec leur force ils pourraient très bien les obliger à leur donner 3 humanoïdes tout de suite ou les prendre de force. Les Jorogumos n'étaient pas connues pour leur clémence. Revenir laissait la possibilité de subir une embuscade. A moins qu'elles ne reviennent à plusieurs.

Ah ... Gagner du temps pour leur tendre une embuscade plus tard ne semblait soudainement plus si évident.
Devaient-ils les affronter maintenant ? Si c'était le cas il leur fallait un maximum de renforts. La sorcière, le capitaine, la chasseresse ... Gagner du temps ... Gagner du temps. Visiblement ses menaces n'avaient eut aucun effet. Elle avait lu à travers lui. Ah... C'est une jorogumo après tout.

Tian resta au sol, oeuvré à l'angoisse. Va-t-il y avoir des âmes incensées pour prouver leur bravoure face à notre destin tragique ?
Et pourquoi maintenant ? Pourquoi cette créature arrive seulement 3 semaines après notre arrivée, alors que le village a été épargné si longtemps ?
Et voilà qu'il voyait la mort et la fin du village.

Je vous avez bien dit que ces rituels attireraient les Jorogumos ! C'est de votre faute.
La sorcière et Jing seraient accusés. Elles n'étaient pas des hommes, ça les sauverait peut-être.

Un tribu de chair ... J'aurais mieux fait de tenir ma langue. Mais ...C'est comme cela que fonctionnait la vie d'une Jorogumo. Elle aurait simplement pu s'attaquer aux bucherons ou aux fermiers. Pourquoi venir se présenter au village et prendre tant de risque ? Elle devait être sûre et certaine qu'ils n'avaient aucune chance face à elle. Était-ce son propre pouvoir ? Était-ce son garde du corps ? Ne penses plus. Ne penses plus. Cesses de penser. Essayait-il de se convaincre, conscient que les jorogumos pouvaient lire à travers son esprit.

« ClahClahCLahCLahClahCLahCLah » Ricana de stress l'aranéa avec son rire de chitine. Les images de ses vies antérieurs se mélangeaient avec la réalité. Il se perdit lui-même en cet instant. Il avait trop fait appel à ses pouvoirs pour dissuader les bandits, même si ce fut vain. Son propre destin le tournait en dérision.

« Il y a très longtemps, j'ai rencontré une femme de votre rang, Lady Liu Yao. Je crois qu'elle s'appelait ... Xou Zhun. Une femme splendide, dont la noirceur faisait vibrer le coeur de n'importe quel homme. Vous me faites pensez à elle ... Vos cheveux de soie noirs et vos yeux si profonds. Cette capacité fascinante à vous transformer totalement en une humaine splendide. Je me demande si elle est toujours en vie. Ainsi va le cycle naturel de la nature n'est-ce pas ? Les gens naissent et meurt et il en va de même pour votre espèce. Je comprends que vous ayez besoin de main d'oeuvre et d'un corps dans lequel pondre. Trois hommes dites-vous ? Sans nul doute, c'est ainsi que va le monde. Vous en avez déjà un, je me vois mal demander à qui conque de prendre ma place. Depuis que je l'ai rencontré, j'ai toujours voulu en savoir plus sur votre espèce. Je serai ravi de vous suivre si vous m'en dites davantage sur votre espèce. »

Il se leva, l'angoisse l'avait quitté, la folie l'avait gagné. Peut-être cela suffirait-il à détendre la situation pour l'instant ? Il n'était même plus question de gagner du temps. Il n'était Tian qu'à 1 fil. Il se leva, quittant sa position. Il se tourna vers "l'homme" l'examinant avec attention. Il était cependant vraie qu'il ne pouvait laisser personne d'autre prendre sa place en cet instant, et qu'il n'était pas envisageable de s'attaquer à eux sans être plus nombreux.

« Je suis curieux. Vous êtes en êtes une aussi ? La petite Kung pense que vous êtes un homme, mais c'est difficile à dire ? »

« Ainsi vous dites que vous venez de la part de la cour de Yin-Sichasi ? J'imagine effectivement que 3 hommes ça fait beaucoup pour vous seule. Tenez, première question, pourquoi cette obsession pour les mâles ? Techniquement, vous devriez pouvoir vous reproduire avec une femelle, non ? Ah ! Suis-je bête. Ca ne se fait pas de parler ainsi devant une dame, veuillez me pardonner, ma curiosité prend toujours le dessus. Voyez, je n'ai jamais eut l'occasion d'apprendre les manières de la cour. Du moins, cela fait longtemps que je les aies oubliés ... Je crois ? Qui sait !

Alors, pour quand dois-je me préparer ? J'ai plutôt tendance à vagabonder, il serait dommage que je sois absent lorsque vous reviendrez.

J'ai également une question plus technique. Vous dites avoir reçue ces terres de la cour. Est-ce que vous allez les administrer ? Ou c'est juste un prétexte pour nous faire payer un tribu ?

Mizuki ! Un verre pour moi aussi. Ce jour est un grand un jour. »

Ou mon dernier.

Modifié par un utilisateur mercredi 25 juillet 2018 12:37:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jane était soudainement prise entre un sentiment de crainte et de colère. De voir une Jorogumo en vrai, c'est autre chose que les histoires qu'on lui avait raconté ce dernier mois à leur propos, accentué de sa demande particulière d'humanoÏde...

Ses pensées entrèrent en conflit avec la montée d'adrénaline, et elle hésita longuement à l'idée de dégainer son fusil et de pointer, presque à bout portant, la créature. Elle n'osa pas. Elle savait pourtant qu'il était chargé, mais ce qui l'empéchait de débuter le conflit, c'était le cirque de parole Wang Tian, et le ton presque éffronté de Wang Jing.

Qu'est-ce que je fais, je la plombe ? Ou pas ? On attend quoi ? Bon sang qu'est-ce qu'il se passe... ?

Shojiro avait laissé les diplomates du groupe discuter avec l'ennemi. Il n'avait pas dé-serrer sa main de son arme.
Alors que la jorogumo partait avec son chien de garde, le samouraï resta de glace, une lueur malsaine dans les yeux. Une fois qu'ils étaient hors de portée auditive, il se tourna vers ses compagnons. « Bien. Il va falloir parler de cette rencontre. Allons au bastion. »
Il regarda Jun, l'air grave. « Jun-deshi. Monte la garde avec le reste de la milice. Personne ne doit approcher du village sans que nous en soyons informés. Et fait venir au bastion le capitaine. Et je veux un rapport régulier. »
Ses années de campagnes militaires ressortaient, et Shojiro donna ses ordres sans demander l'avis des autres gouverneurs.