Musique - Printemps sur Siyin



Tin réfléchit quelques instants, sondant Jing du regard avec attention.
« Votre proposition est des plus intéressantes, gouverneure. Je pense effectivement que cet accord pourrait nous être profitable, dans une certaine limite. Nos besoins en catalyseurs magiques sont relativement limités. Mais pour notre premier échange de gemmes, j'accepte votre proposition, volontiers.

Concernant les échanges suivants, serez vous capables d'acheter les gemmes que dont nous souhaitons faire commerce? »

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Tin sourit, et acquiesça.
« Nous sommes d'accord. Et je partage entièrement votre avis: cet accord doit être mis par écris. »

Ensembles, les gouverneurs de Yin-Se et Tin Jiayi mirent pas écris leur accord, en réalisant une copie simultanément. Lorsque les contrats furent prêts, et que la signature des gouverneurs y fut apposée, ainsi que leur sceau, Tin récupéra l'épée papillon qu'elle avait laissa sur la table, entamant légèrement le dos de son bras. Elle prononça quelques paroles inintelligibles, et une pluie de lueur parcouru ses queues. Le sang alla s'apposer sur la page, formant deux idéogrammes complexes faisant office de signature. Tin rangea son arme, et les lueurs dans sa fourrure s'éteignirent.
« Cela vous convient il, comme preuve de bonne volonté? »

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La kitsune inclina humblement la tête.
« C'est une démonstration de loyauté à la hauteur de la réalité, dans ce cas. Je dois beaucoup au Seigneur Wing. »

Ils discutèrent encore quelques minutes des derniers détails, et Tin les remercia de leur hospitalité et de leur amabilité, mais argua qu'elle préférait reprendre la route dès que possible pour informer le seignneur Huo Wing de ces dévelopements. Les remerciant une dernière fois, Tin pris congé, laissant Yin-Se derrière elle. Mais il ne faisait aucun doute qu'ils reverraient prochainement la kitsune à l'étrange pelage mauve.


3 Pharast 4719 - Village de Yin-Se, province de Siyin, Shenmen
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La visite de la kitsune venue de Pek Peh n'était que le prélude à l'effervescence qui s'empara de Yin Se le lendemain. La matinée s'achevait lorsqu'un groupe de voyageurs s'approcha du village par la porte occidentale. Prévenus par les sentinelles de la milice, les gouverneurs vinrent à leur rencontre, et une partie des villageois, ceux qui étaient encore présents au village ou revenus des champs pour prendre un repas bien mérité, s'agglutinèrent derrière eux pour assister à l'arrivée de la Tribu du Pic blanc, ainsi que les gouverneurs l'avaient annoncé plus tôt dans l'hiver.

Cette annonce avait été une précaution prudente et avisée, car même prévenus, l'arrivée d'autant d'aranéas fut un certain choc pour les villageois de Yin-Se. Lorsque les aranéas, sous leur forme semi-arachnide, chargés de sacs, de sacoches et de ce qu'ils avaient pu emporter, il y eut quelques instants de silence, alors que les habitants de Yin Se et les aranéas du Pic Blanc se dévisageaient mutuellement, incertains.


Finalement, ce fut la shamane Hei Bai Shuang qui brisa le silence pesant qui s'était établi. S'appuyant sur son bâton de marche, elle s'inclina profondément, saluant respectueusement non seulement les gouverneurs de Yin Se, mais également ses habitants.
« Les esprits bénissent votre destiné, habitants de Yin-Se. Et louée soyez vous, gouverneurs. J'ai eu l'honneur de rencontrer et d'apprendre à mieux connaitre dame Jing Wang, mais je suis impatiente d'en savoir plus sur vous, Shojiro, vous, Miaolin, et chacun d'entre vous, habitants de Yin-Se.

Vos gouverneurs ont proposé à mon clan de rejoindre votre village. Ce faisant, ils nous ont offert ce que nous n'espérions plus: un avenir. Je suis persuadée que vous savez à quel sentiment cela peut correspondre. Je réalise que vous avez toutes les raisons de vous méfier de nous, mais soyez assurés de deux choses: d'une part, nous venons ici à la recherche d'un endroit où nous établir, d'un endroit où nos enfants et notre avenir pourront exister...d'autre part...nous avons les mêmes ennemis que vous, et toutes les raisons de vouloir rendre ces terres sûres.
C'est pourquoi je vous remercie, humblement, de nous permettre de nous établir ici.  »

Le silence se rompit peu à peu, alors que les villageois répondaient au salut, et que les aranéas s'y joignent. En quelques minutes, les nouveaux venus étaient en grande conversation avec les habitants de Yin-Se, certains discutant d'où ils pourraient s'établir, trouvant des points communs entre eux, les enfants observant avec émerveillement et crainte l'étrange décor, et les enfants de Yin-Se faisant de même....Il y avait encore beaucoup à faire, mais la tribu du Pic Blanc paraissait sur la bonne voie.


3 Pharast 4719, peu avant le coucher du soleil - Village de Yin-Se, province de Siyin, Shenmen
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Peu avant le coucher du soleil, c'est l'arrivée d'une caravane qui alerta les gouverneurs, alors qu'ils étaient encore en train de s'organiser pour loger toute la tribu du Pic Blanc, et de régler les problèmes logistiques qui venaient invariablement avec l'arrivée d'une telle population. Quatre chariots tirés par des buffles remontaient la route impériale vers Gaotong, se dirigeant vers le village.


Les gardes étaient un peu méfiant, mais Jing reconnu immédiatement celle qui les menait...Ayami Kumonara, qui avait longtemps servi sa famille à Gaotong. Les autres voyageurs étaient aussi, quasiment tous, des aranéas, comme les yeux à facette, les mandibules, les pattes excédentaires et les plaques de chitine l'indiquaient. Ayami elle même avait l'air parfaitement humaine tant qu'elle ne dévoilait pas ses deux mains couvertes de chitine noire. Elle sourit largement et s'inclina à l'arrivée des gouverneurs.
« Dame Jing, gouverneurs, mes respects. Je n'ai pas pu vous transmettre de message en quittant Gaotong, mais nous voici! »

Elle étendit le bras derrière elle.
« Ma famille, au complet, ainsi que quelques autres familles d'aranéas. Les Akayuri, les Arashi, et les Yukiyoe. Nous avons aussi amené tout ce que nous avons pu transporter, et de quoi camper sur la route! J'espère que notre arrivée ne vous prends pas trop au dépourvu. »

Elle s'arrêta un instant, hésitante, et repris, indiquant un grand personnage qui n'était définitivement pas une aranéa...
« Nous avons aussi laissé un voyageur nous accompagner, il disait vouloir partir vers le Nord. J'ignore exactement pourquoi, mais... »

Djinn


@Djinn, je te laisse décrire ton personnage et faire ton entrée!

Rendue à la porte, constatant l’arrivée des nouveaux venus, Shimizu ne put s’empêcher de faire un rapprochement avec les jorogumos. Cependant, hormis le côté arachnide, ces deux espèces ne semblaient pas y avoir d’autre point commun, et des bras en plus ne seraient pas de refus.
Non, ce qui inquiétait Shimizu dans l’instant présent, c’était le risque de ségrégation, qu’elle soit d’ordre racial ou clanique. Elle savait que les différences entre clans étaient susceptibles d’évoluer en querelles, puis en guerres, ayant déjà vu par le passé deux clans alliés en venir à se battre par cupidité. C’était même l’une des méthodes d’affaiblissement préférée de Yaeko. Cela dit, ce n’était en aucun cas lié aux nouveaux arrivants, ni à leur race. C’était un risque qui pouvait se généraliser à n’importe quelle race, profession ou rang social.

Tâchant de gommer cette inquiétude, elle s’appliqua à paraître amicale, désirant rassurer les villageois alentours et briser ce climat froid. Son interlocutrice n’avait pas donné son nom, mais qu’importe.
« Enchantée. Je me nomme Shimizu. Soyez les bienvenus parmi nous.  » affirma-t-elle, s’acquittant d’une révérence formelle.



Accueillant les arrivants du soir de la même manière que ceux du matin, Shimizu remarqua que le dernier individu était différent du groupe. Son physique ne la gênait pas plus que ça, la lame vagabonde prêtait davantage attention à son sourire.
« Bonjour…  » répondit-elle, souriante, d'une voix mielleuse.

Question meujeu : avec toutes ses arrivées, on est approximativement à combien d’araneas par rapport au reste du village ? (Pour pouvoir ajuster mes propos)

Pour le fluff, avec zèle :

Lorsque l'aranea lui demanda la raison de sa visite, le visage du voyageur s'éteint, le sourire quitta ses lèvres son visage devint subitement sérieux et sinistre. Il répondit sur un ton confiant.
« Votre communauté, cette région court un grand danger. L'esprit aux trois yeux empoisonne les kamis de ces contrées, les brumes se forment... s'étendent, plus denses, plus étouffantes... et menacent jusqu'à l'équilibre de la nature. Je ne sais pas encore ce qu'il veut... mais ce n'est pas un désir naturel et son projet ne laisse pas de place pour d'autre... vie... Votre but est noble, mais il veut votre perte... »

Le voyageur fit une pause et se rendit compte du côté sinistre de son discours. Il regarda tout le monde et repris son sourire.
« Mais ne vous inquiétez pas, on va vous aider, ça va aller... »

Modifié par un utilisateur mardi 8 septembre 2020 17:25:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Continuant d’analyser les nouveaux venus, se demandant toujours ce que cela réserverait pour l’avenir de cette communauté, Shimizu se laissa distraire par les propos de l’étrange voyageur. De quoi pouvait-il bien parler ? Si menace il y avait, c’était bien plus important que de simples petits soucis moraux.

« Je ne suis pas sûre de tout saisir… Quels sont cet esprit et ces kamis dont vous parlez ?  » demanda-t-elle, soucieuse de savoir quel serait le prochain ennemi de sa déesse.

La veille.

Profitant du fait qu'elle soit seule avec son frère, Jing lui fit part de ses intentions et de ses inquiétudes.

« Merci Feng. Nous organiserons un conseil des familles, clans et tribus d'ici trois jours. Pour vérifier que tout va bien et répondre à toutes les questions... Nous leur ferons part également d'une partie des projets de notre clan et les clefs que nous avons pour nous permettre de nous intégrer parmi les humains... Si tu remarques quelque chose d'étrange d'ici là, n'hésite pas à m'en faire part.

Il faut également veiller à ce que la rencontre entre Ling Ten et Hei Bai Shuang se passe bien. Je compte sur elle pour renforcer le Cercle de Pierres et éviter la croissance du monopole des desnites sur la foi des colonies. Nous demanderons à Lin de s'en occuper.

Nos amis arrivent normalement demain. Pourras-tu faire la même chose avec eux ? Je pense qu'ils y a plus d'invités que nous le prévoyons. Je suis à peu près certaine de la Tribu du Pic Blanc et de nos parents. Mais la lettre que nous avons reçue dit qu'il y aura des familles que nous ne connaissons pas. Je doute que le prince ait envoyé de nouveaux assassins et soit tombé pile sur une famille d'aranéa. Néanmoins, je préfère être prudente. »

---

Le lendemain.

« Tout cela est trop intéressant pour en discuter sur le pas de la porte. Soit vous êtes un prédicateur qui pense faire commerce de ses prophéties eschatologiques. Soit, vous êtes sincère. Et à ce moment là nous devons discuter. Les esprits de ce pays sont trop dangereux pour que nous excluions d'office une occasion de les comprendre. Pour ma part, je vous accorderais le bénéfice du doute... La balle sera désormais dans votre camp...

Vous êtes ici dans les colonies du Lingshen. Notre état est sous couvert de la loi martiale. Si vous vous écartez de nos lois, ou vous moquez de nous. Nous saurons en répondre devant les esprits et les dieux.

Installez-vous... Vous pouvez vous rendre à notre Cercle de pierres. Vos "kamis" de Minkai n'y figurent probablement pas, mais le lieu est aimé des ancêtres, des dieux et des esprits. Si tout le monde est d'accord, vous viendrez à nous au conseil ce soir et vous nous raconterez ce que vous savez de cet esprit à trois yeux et de cette soit-disant menace. Nous inviterons également nos experts en esprit qui nous dirons si votre histoire est crédible. »

Modifié par un utilisateur dimanche 27 octobre 2019 11:09:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jing resta silencieuse un instant jaugeant Talos derrière son masque.

« Très bien sellons les chevaux et prenons les armes... Nous y serons plus vite... Je peux sans doute faire quelque chose pour ce chariot. Vous venez avec nous. Vous nous guiderez vers cet "ami"... Il ne sera pas dit que les colonies du Lingshen abandonnent des réfugiés et des voyageurs sur leurs terres. Il en va de notre honneur ! »

Jing leva son bâton en l'air dans un signe de victoire. Puis elle baissa son arme et jeta un regard noir au nouvel arrivant.

« Et si c'est un piège... Eh bien, j'aime autant que vous soyez à portée de main... »

Autant l'avoir loin de la ville tant que nous n'avons pas déterminé si nous ne pouvons ou pas lui faire confiance.

Jing laissa les autres s'enquérir des détails sur l'ami à sauver. Elle se concentrerait sur le chariot. Dans le pire des cas, il suffirait de tuer ces deux iconoclastes ou plus et de récupérer le chariot pour Yin-Se.

Modifié par un utilisateur mardi 29 octobre 2019 09:39:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jing entraina Shimizu un peu à l'écart du reste du groupe pour lui répondre.

« Sincèrement... Je suis une noble et une fonctionnaire du Lingshen trahie par sa hiérarchie... Vous pensez sincèrement que je fais une confiance aveugle à qui que ce soit ? » dit-elle en plaisantant.

« La tribu du pic blanc ne représente une menace que dans la mesure où les codes des humains leurs sont en grande partie étranger. La plupart n'ont pas conscience de leur potentiel magique et ils se focalisent plus sur le dressage d'animaux, la chasse, la pêche et la cueillette. Les aranéas ne sont guère très sages mais vous pourriez trouver en eux de bonnes recrues pour le projet que les colonies vous ont confiés une fois qu'ils auront terminé leur formation à la milice...

Les aranéas urbaines nous offrent un portrait un peu plus complexe...

Les Yukiyoe et les Kumonara sont des familles parentes à la mienne. Vous pourriez les voir comme des branches secondaires du Clan Wang dont nous sommes la branche la plus importante. Nous sommes liés du côté de mon père ce qui rend ce lien moins prestigieux que si c'était pas le biais d'une femme dans la culture aranéa, mais c'est l'inverse du côté des humains.

Les familles Akayuri et Arashi étaient jadis des alliés de notre famille du temps de mon père. Ce ne sont toutefois pas nos vassaux.

Du point de vue du statut la plupart sont des familles de notables ou de la très petite noblesse dans le giron de notre famille, mais aucune n'est organisée en clan officiel comme nous avons la chance de l'être. Ce sont toutefois des "possédants" un peu mondains qui agiront au mieux de leur intérêt. Toutefois, cela inscrit le Clan Wang dans une forme de préséance en terme de statut.
Au-delà du social, notre famille à les lanceurs de sorts les plus puissants depuis dix générations.
La puissance de ma mère et sa lutte contre les jorogumos sont connues de toutes ces familles et je suis réputée lui ressembler beaucoup... »

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Jun sourit avec indulgence devant l'étrange manière de s'exprimer de Talos.
« Soigneuse...? Une manière étrange de dire guérisseuse...vous venez de loin, non? Enfin, quoi qu'il en soit, je ne suis pas véritablement guérisseuse, mais j'ai appris, au fur et à mesure, à soulager les maux des autres. Irori enseigne qu'il est sage de partager ses dons et son savoir. Nous pourrons en discuter, si vous voulez!

Quand à vos visions...disons que j'ai vu suffisamment de chose pour ne pas les ignorer, mais vous admettrez que votre manière de présenter les choses était...un peu confuse. Il faudra que nous en reparlions, mais pour l'heure, allons aider votre ami.

Gouverneurs, si vous le permettez, je vais vous accompagner. »

Acceptant d'aider Talos, et laissant l'accueil des aranéas à Feng et au clan Wang, les gouverneurs rassemblèrent les quelques montures disponibles au village, et prirent la direction du Sud. La journée était déjà bien entamée, mais sur la route impériale, ils progressaient vite. Pour une fois, il ne pleuvait pas et la visibilité était claire, leur permettant de voir loin le long de la route.

Il ne leur fallu pas plus de deux heures avant d'apercevoir un chariot immobilisé sur la route, versant sur le côté. Talos s'était apparemment montré sincère. En dehors du chariot, ils pouvaient voir une silhouette affairée à essayer de réparer le chariot, et deux mules dételée qui paissait aux alentours....ainsi qu'une énorme créature reptilienne aux écailles roses pâles.


Tristant était occupé à essayer de réparer le chariot, et les choses n'allaient pas dans le bon sens. Réparer un essieu cassé aurait été un défi avec du matériel et du temps, mais au milieu de la route impériale, sans pièce de rechange ou outils, et avec la nuit qui tomberait dans deux heures, il avait peu d'espoir de pouvoir sauver le chariot.

C'est à ce moment qu'il entendit les bruits de sabot. Un groupe de cavalier remontait la route vers lui. Parmi eux, il reconnu Talos, mais les autres formaient un drôle d'équipage. Peut être avait il trouvé de l'aide?