Musique - Dîner chez la Reine des Délices


Un à un, les invités présentèrent leurs présents à Manticce Kaleeki, tout en dégusant leur dessert...pour la plupart sans parvenir à ouvrir le contenair où se trouvait la sauce au miel. Molly, la Tianaise, Morvira et Kefka étaient les exceptions, avec, bien sûr, la maîtresse des lieux.

Les présents étaient pour la plupart exotiques, et pour certains, assez uniques. Morvira offrit des poignets doublés de fourrure d'hermine d'Irrisen, qui gardait non seulement sa blancheur, mais également sa température fraîche, ce qui était pratique pendant les mois d'été. Kefka lui donna ce qui ressemblait vaguement à un trèfle de métal, mais qui était clairement un objet mi-mécanique, mi-magique...mais la gnome refusa d'expliquer exactement ce que faisait l'objet, arguant que la surprise était une part cruciale de la découverte. Strevian et Sefuri avaient opté l'une pour un alcool rare, de l'hydromel Ulfen, dans une bouteille en forme de linnorm, et l'autre pour une réserve d'épices venus des jungles de Valashmai. Molly offrit une bouteille d'un alcool de pomme qu'elle produisait elle même. Asmerru offrit un collier orné d'une onyx. Elitu Rosewinter offrit une simple dague d'acier, mais l'arme était clairement enchantée, à en juger par la brillance bleutée de la lame.

Enfin, Xosak Kabrini avait été relativement inspiré. Plutôt que d'offrir un produit de luxe, il offrit des cartes...des cartes détaillées de Golarion, réalisée par les plus grands géographes impériaux, selon ses dires. Utile, pour une diplomate.


Cependant, ce fut la Tianaise anonyme qui était peut être la mieux informée. Elle offrit à Manticce une délicate araignée d'argent, impossiblement fine et gracieuse, dont les huits yeux étaient d'onyx incrustés, poli jusqu'à refléter la lumière des torches éternelles éclairant la salle. Mais l'araignée pouvait non seulement devenir un gant de soie grise veinée de noire, capable de contenir un liquide que le porteur pouvait extraire à volonté, formant une sphère dans la paume du gant. Manticce se montra très reconnaissante, appréciant clairement le cadeau. La Tian avait un léger sourire sur les lèvres.

Une fois de plus, Gravius reconnaissait le plat devant lui. Il s’agissait de Douceurs Ecarlates, une friandise d'Ombreterre. C’était un dessert qui s’accompagnait d’une sauce au miel, qui était sans conteste contenue dans le dodécahèdre posé à côté. Originairement, on plantait l'ouvre-bouteille dans la tête de l'araignée afin de tremper le tout dans la sauce. Puis, on finissait par manger l'abdomen croustillant, en laissant tête et patte de côté. La partie délicate était d'ouvrir le container. Le dodécahèdre était fragile, et la sauce pouvait facilement se renverser. C’était la raison pour laquelle le reste des invités dégustait certainement leur dessert sans s’occuper du miel.

Mais Gravius, qui s’était déjà illustré au milieu du repas, ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Et puisqu’il avait déjà vu sa mère manger ce plat une fois lorsqu’il était enfant, il se rappelait vaguement comment alors elle avait manipulé le dé à douze face pour l’ouvrir. Prenant le récipient pour l’instant hermétiquement fermé dans sa main, il prit le temps de l’examiner rapidement mais sous toutes les coutures pour relier ses souvenirs au présent, pendant que les autres défilaient pour présenter leurs présents. S’il commentait un impair, il ne voulait pas être remarqué. Et ce qu’il vit sembla coller avec l’idée qu’il se faisait de la manipulation à effectuer. Il attendit donc que la table soit occupée par la découverte d’un nouveau cadeau pour faire ce qu’il savait faire de mieux : utiliser l’agilité de ses doigts pour forcer une ouverture d’un contenant fermé. La manipulation ne prit que trois secondes en tout et pour tout, et elle ne produisit qu’un léger déclic à peine perceptible par ses voisins les plus proches.

Satisfait, le jeune acteur reposa le dé sur la table afin de s’attaquer cette fois à la dégustation du plat. Suivant les souvenirs brumeux qu’il gardait de lui étant enfant, il planta l’ouvre-bouteille dans la tête de l’araignée après avoir arraché les quatre paires de pattes et trempa le tout dans le miel. L’araignée ressortie totalement enrobée de cette substance visqueuse et épaisse si délicieuse. Rien qu’à la texture, il savait que le miel était de première qualité. Et en sentant l’odeur venir caresser ses narines, il se mit à saliver d’anticipation.

N’en pouvant plus de toute cette préparation et de cette attente, il porta ce petit arachnide à sa bouche. Une explosion de douceur vint attaquer les papilles de sa langue sans pause ni pitié. Comme un homme assoiffé resté en mer trop longtemps, chacune d’elle se mit à transmettre un message en lettre capitale mêlé d’un rouge vif à son cerveau « C.E.S.T.D.E.L.I.C.I.E.U.X » Comme une sirène d’alarme, le message tournait en boucle dans sa tête alors qu’il se sentait transporté, secoué, trimballé, bousculé, ballotté dans un monde à part. Tel un capitaine en pleine tempête, il se tenait à la barre de son navire non pas comme un homme décidant de son destin et de sa route mais comme un malheureux, perdu, qui n’avait pas d’autre solution que de tenir bon pour ne pas être englouti par la mer déchaînée qui menaçait à tout instant de l’avaler.

Appuyé contre son dossier, Gravius reposa sa tête contre le haut de sa chaise tout en fermant les yeux, dans un état second. « Par toutes les putains de Calistria et les fûts de Cayden… » l’aveu était sorti dans un chuchotement mais sans qu’il ne puisse le retenir. Considérant qu’il ne pourrait de toute façon pas rattraper le coup, il resta appuyé contre son dossier à savourer le goût en bouche de son dessert et à espérer que l’hôte de ces lieux serait de toute façon trop occupée par ses cadeaux pour lui porter la moindre attention. Après tout, ce dessert était un délice. Mantisse les avait gâté. Et apparement, aucun des autres convives ne savait ce qu’il loupait car personne d’autre que lui, complices et alliés compris, n’avait encore goûté ce plat de la bonne manière, de la seule manière possible.

Ouvrant les yeux après un temps qu’il jugea suffisamment long, il regarda autour de lui et vit que le reste des convives étrangers avaient fini d’offrir leurs cadeaux et qu’Alice avait poursuivit la danse avec son vase en verre soufflé. Préférant continuer à profiter sans vergogne de son dessert et à s’en pourlécher les babines, Gravius resta assis et ne releva pas le fait que la noble ne vendit pas son cadeau afin de le mettre en valeur. A la place, il attendit simplement que les autres Corbeaux offrent les cadeaux qu’ils avaient mis du temps à débusquer.

Du haut de son siège, il se sentait comme un aventurier venant de découvrir la pierre philosophale, ou un sage venant d’atteindre un nouveau stage d’éveil. Son cadeau attendrait.

Modifié par un utilisateur dimanche 3 mars 2019 22:30:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Musique - Dîner chez la Reine des Délices



L'imprécation de Gravius ne passa pas inaperçu, lui attirant des regards surpris, des murmures et des demi-sourires confiants...et quelques sourire effacés, notamment de la part de leur hôtesse. Cette dernière répondit d'une voix douce:
« Je vois que vous appréciez les prouesses du cuisinier. Je ne manquerai pas de lui en faire part. »

Elle accepta un à un les présents de ses invités, remerciant chaleureusement Elyse pour le vase, et complimentant Caliban pour l'ingéniosité du sortilège posé sur les gants. Ce fut ensuite au tour de Dorian et Gravius, et de Dyrza, de lui offrir ce qu'ils avaient préparé.


Finalement, le repas s'acheva, et les invités s'en furent un à un en saluant leur hôte, jusqu'à ne plus laisser dans la salle que les Corbeaux d'Argent, Molly, et Manticce Kaleeki. Les serviteurs avaient fini de débarasser les plats et reste du repas, et les grandes baies vitrées ne donnaient plus que sur le ciel nocturne sur lequel étaient projetées les lueurs de Vyre. Manticce Kaleeki se tourna finalement vers eux, ayant troqué son sourire pour une expression sérieuse et un regard écarlate perçant.
« Alors...je crois avoir une bonne idée de ce pourquoi vous êtes ici, mais je dois admettre que je préférerai l'apprendre directement de vous. Molly a laissé entendre que vous aviez une proposition pour moi...de quoi s'agit il, exactement? »

Elle balaya l'assistance du regard, s'arrêtant quelques instants sur Elyse.
« Votre présence ici est...inattendue, ma Dame. Surtout en telle compagnie. »

J'ai finalement fait assez court, mais n'hésitez pas à jouer la remise de votre présent en flashback, je ferais de même pour la réaction de Manticce.

Modifié par un utilisateur dimanche 3 mars 2019 15:18:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Savourant avec délice mais regret la dernière araignée de son dessert, Gravius la garda en bouche le plus longtemps possible. L’idée n’était pas seulement de s’imprégner du goût de ce repas mémorable, mais aussi de préparer mentalement sa tirade. Les uns et les autres s’étaient succédés, parfois en donnant quelques détails, parfois en gardant le silence, mais sans jamais vraiment mettre en valeur le présent qu’ils remettaient à Manticce. Or Gravius était un homme de la langue. Il maniait le verbe comme d’autres maniaient l’épée. D’une estocade, il pouvait achever par la honte un quidam infatué par son ego. D’une parade, il pouvait s’esquiver et détourner l’attention d’une conversation dangereuse. D’une pirouette, il savait flatter le pédant et la gueuse. D’un coup de grâce, il savait déclencher des tonnerres d’applaudissements et des vivats. Et certaines personnes du beau sexe aurait pu dire qu’il savait aussi accomplir d’autres types de miracle avec sa langue. Autant dire que pour Gravius, remettre son cadeau à son hôte sans le mettre en avant, cela ne se pouvait.

Alors voyant que Caliban revenait à sa place et que les derniers Corbeaux n’étaient pas encore décidés, l’acteur saisit son moment et se leva de table. Havresac à la main, il avança jusqu’à se retrouver à deux pas de la tiefling avant d’esquisser une courbette gracieuse et de déclarer d’une voix claire et amène : « Ô Reine des délices, je me présente humblement à vous aujourd’hui avec la honte et la peur pour seules confidentes. Honte car je me rends compte à quel point mes présents vont vous paraître dérisoire face aux bienfaits que vous nous avez prodigués. Et Peur car jamais je n’ai autant crains de décevoir à une belle femme qui m’a à ce point comblé par ses bienfaits.

J’espère toutefois que ceci me permettra de trouver grâce à vos yeux. » lâcha t-il, une note curieuse dans la voix. Lui qui s’était fourni chez Cressilia à Kintargo avait trois livres à remettre à Manticce. Pourtant, il ne sortit que le premier. Contrairement aux livres d’époque, ce roman d’Ustalav comportait une couverture en cuir mate et une reliure dorée au dos collé cousu. Cette technique encore peu répandue - même aujourd’hui - permettait de renforcer la tenue des pages intérieures comme aucune autre technique. Cela était en partie permis grâce au grammage du papier qui était inférieur à 130g, ce qui en renforçait encore l’impression de finesse et de qualité. Les cahiers étaient cousus entre eux, puis collés à l’aide d’un processus magique et connus de peu. Une fois cela fait, une brochure - dorée ici - était collée pour renforcer le tout. Le résultat était d’une solidité exemplaire et permettrait à l’ouvrage de traverser les âges. Ce premier livre était un cadeau, gage de qualité.

Mais ce n’était pas tout ce qu’il y avait à noter. L’homme avait trouvé grâce à la libraire ce bouquin particulier à la couverture finement gravée à l’eau vive. Le boulot fait par un alchimiste expérimenté permettait d’avoir le portrait de l’écrivain en guise de couverture. De plus, plusieurs esquisses d’époque - l’écrivain avait vécu au début du siècle dernier - venaient marquer chacun des chapitres de l’oeuvre. Laissant les trois premières secondes filer après qu’il ait remis son cadeau à Manticce, Gravius lui laissa le temps d’enregistrer la finesse des détails avant de rajouter : « Connaissant vos goûts pour la lecture d’auteurs Ustalaviens, je me suis dis que « La Recherche du Temps Perdu » constituait un bon choix pour venir compléter votre bibliothèque. »

Il lui semblait inutile de rajouter pour quelqu’un de versé dans les romans de l’époque que ce bouquin était un incontournable. Pour certains critiques d’aujourd’hui, le roman moderne commençait d’ailleurs avec cette oeuvre de Marcel Trousp. Il avait en cela de particulier qu’il s’intéressait non pas aux souvenirs du narrateur mais à une réflexion sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps. De plus, tous les éléments semblaient épars jusqu’à une part avancée du bouquins avant de se découvrir reliés les uns aux autres quand, à travers toutes ses expériences négatives ou positives, le narrateur qui était aussi le héros du roman, découvrait le sens de la vie dans l'art et la littérature au dernier tome. Connaissant la compétence de Cresselia pour les parchemins et la littérature, Gravius n’avait aucun doute sur le fait que cette oeuvre dont la finition était parfaite constituerait un cadeau reconnu par leur hôte.

Il fit pourtant mine de considérer ce cadeau comme tout juste acceptable pour sortir le second bouquin de son sac. Or, ce que Gravius tenait entre ses mains ressemblait plus à un dossier contenant une foultitude de feuilles et de papiers, manuscrit et parchemins non reliés qu'à un livre à l'aspect fini. Rien dans son apparence ne laissait à penser que les invités avaient face à eux un vrai bijou. Pourtant, ça l'était. « Ma Dame, voici venir ensuite mon second présent. » ajouta t-il sur un ton poli. « En connaisseuse que vous êtes, vous n’ignorez pas que ce premier bouquin représente la genèse des romans d’aujourd’hui. M. Trousp, dans sa grande entreprise, a permit de définir ce qu’était le roman moderne. Il a influencé et influence encore nos littéraires et lettrés d’aujourd’hui. Ce n’est pas si des écrivains comme Musca et Never sont reconnus comme des grands. Ils ont beaucoup emprunté à l’école de Trousp. » Annonçant une évidence, il marqua une pause pour obtenir un effet d’annonce. « Et bien, sachez qu’avec ceci, » lança t-il avec une note de fierté dans la voix « Vous connaîtrez tous des pensées de feu notre maître à tous. Je tiens ici dans mes mains l’essentiel des notes que Trousp a prit durant l’écriture de son roman phare ! » Gravius tendit ensuite son second présent à la Reine des Délices en espérant que cette exclusivité aura un effet marquant sur sa bénéficiaire.

Pour terminer, il laissa un instant le temps à Manticce de feuilleter ce second cadeau avant de sortir son troisième et dernier roman. A l’inverse du premier roman que Gravius avait offert, celui-ci revêtait un aspect plutôt sobre. Il n’avait rien de comparable au second cadeau non plus en cela qu’il avait l’apparence d’un véritable livre. Pas de feuille volante, pas de page gondolée ou cornée. Pas de couverture tape-à-l’oeil, ni de preuve extérieure de richesse ou d’aspect d’objet de collection. Aucune illustration non plus pour relever l’aspect unique de l’objet. Seule particularité notable, le titre du livre « Le Temps Retrouvé » écrit à la main sur la première de couverture.

Profitant donc de son effet de surprise dû à l’absence d’ornement, Gravius fit une troisième et dernière révérence en remettant son cadeau et attendit que Manticce l’analyse de son oeil sceptique et scrutateur pour fournir une explication. « Ce que vous tenez entre les mains, chère Reine, est le bouquin posthume et la suite direct de « La Recherche du Temps Perdu ». Ce livre n’a jamais été publié ni distribué. Autrement dit, vous tenez le seul exemplaire existant au monde entre vos mains. Vous êtes donc la seule détentrice de la suite du roman qui a révolutionné l’écriture moderne. J’ai remué monts et marées pour l’obtenir car je n’imaginais pas un cadeau de moindre valeur pour vous rendre honneur, vous qui avez un goût certain pour les romans d’auteurs d’Ustalav. Et je sais qu’entre vos mains, ce livre est à sa juste place car il sera considéré à sa juste valeur. » Cette déclaration faite, Gravius sourit d’un air mi-satisfait, mi-respectueux. Puis il regagna sa place afin de laisser les derniers Corbeaux présenter leur propre cadeau.



La question de Manticce ainsi que la réaction d’Alice semblaient dénoter avec les faux-semblants adoptés tout le long du repas. Parler carte sur table à présent paraissait assez étrange. Pour autant, Gravius n’osait aborder la question de front. Beaucoup de choses étaient en jeu, dont le soutien que les Corbeaux étaient venus rechercher. Il évita donc d’être le premier à se mouiller. Bien sûr, il avait peur que le jeune garçon ne gaffe avec son caractère trop direct. Mais il savait que Dyrza et surtout Caliban pourraient donner le change et temporiser, le temps qu’ils sachent sur quel pied danser. Connaître ce que Manticce savait d’Alice leur permettrait de savoir à quelle vitesse avancer leurs pions. Ils avaient passé tout le repas à travailler leur image. Ce n’était certainement pas pour tout foutre en l’air à la première occasion venue !

Modifié par un utilisateur lundi 4 mars 2019 23:32:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Elyse relâcha sa coiffure aux paroles de leur hôte, dans un geste élégant, retirant son diadème et l’attachant alors comme bracelet, en retirant un bijou rond qu’elle mit à son annulaire gauche, probablement un bijou d’une valeur inestimable.

«  Vous connaissez mon épouse, je suis un peu surprise de vous savoir au courant de notre union, mais d’un autre côté cela me semble logique.

Et en effet j’ai été évincée de mon poste auprès d’Abrogail qui pense que je nourris les poissons quelque part… Elle me pensait dame de cour et non femme d’action. Et il n’en a pas fallu plus pour qu’avec une allié nous mettions en déroute les agents thrune devant m’escorter.  »

Ses traits se durcirent alors, et c’est clairement une femme plus froide qui se trouvait au milieu des corbeaux…

«  Vous savez où elle est ? C’est Barzillai qui la retient ? Vous imaginez l’engouement que pourrait avoir la population si jamais l’héritière revenait au-devant de la scène, et aussi avec l’aide de Dame Manticce Kaleeki, récompensée à juste titre.  »

Musique - Dîner chez la Reine des Délices



Manticce Kaleeki répondit à Elyse avec un sourire amusé.
« Si je connais Sheraya Solistar? Je n'en ai sans doute pas l'air, mais j'étais présente à sa naissance. Enfin, à sa présentation officielle à la cour, en tout cas. Si j'étais vous, je serai prudente, cependant. La cour impériale a des yeux partouts, et je suis certaine que votre survie ne tardera pas à remonter aux oreilles de notre impératrice, si ce n'est pas déjà fait. »

Les autres questions d'Elyse ne parurent pas surprendre Manticce, même si cette dernière ne se départit pas de son expression scrutatrice.
« Je n'ai aucune idée de ce qui a pu arriver à l'héritière. Je ne sais pas si vous vous en êtes rendue compte, mais les rivaux d'Abrogail ont une certaine tendance à être victimes d'infortunés accidents. Si Barzillai Thrune a mis la main sur elle, je doute qu'elle soit encore en vie. »

La tieflinne, en revanche, sourit aux paroles de Gravius.
« Il me semblait bien que c'était votre intention. Votre performance à ma table m'a permis de déjà prendre ma décision, inutile de faire aussi théâtral, mes chers. Vyre sera bien entendu aux côtés de Kintargo lorsque l'heure viendra de rejeter le joug des Thrunes. Nous n'avons pas de troupes à vous fournir, mais vous pouvez compter sur notre soutien politique et diplomatique, et je me fais fort de vous trouver du soutien financier, également. »

Dyrza s’avança à son tour afin d'offrir son cadeau à la maitresse des lieux. Les présents précédents étaient tous plus somptueux les uns que les autres.
Mais ne perdant pas espoir de faire bonne impression, elle offrit son plus beau sourire à Manticce Kaleeki. « Rares sont les choses qui sont éternelles. Les souvenirs s'étiolent au fils du temps, les corps se désagrègent. Mais il y a des choses qui jamais ne périssent. » Elle tendit le bouquet de dahlias noires à leur hôte. « Mais il y a des choses qui perdurent à jamais. Cette soirée ainsi que ma rencontre avec vous resteront à jamais graver dans mes souvenirs; comme ce bouquet, qui jamais ne fanera, qui jamais ne s'éteindra.
Après tout, les souvenirs et les petits plaisirs de la vie font qu'elle mérite d'être vécu. »




Dyrza écouta ses compagnons défendre leur cause, et l'assurance de Manticce que Vyre aidera les Corbeaux quand l'heure sera venu.
Et c'est souriante et heureuse qu'elle s'adressa à son tour à la Reine des délices. « Je suis ravie que vous acceptiez de nous aider. Après tout, le combat pour le peuple et pour un monde meilleur est un combat qui ne peut se gagner seul. Votre soutien nous sera d'une grande aide.
J'ai toutefois une question à vous poser si vous le permettez. Parmi vos autres invités, pensez-vous que certains serait sensibles à notre cause? Ou hostiles au contraire? »

Des idées ? Mais des idées, il en avait plein ! Il fallait placer des agents dans l’enceinte de l’Opéra pour la soirée, soit en tant qu’invités, soit en tant que serviteurs. Il fallait sécuriser des caches d’armes près de l’Opéra au cas où les choses se compliquaient. Il fallait de la même manière sécuriser un point de repli, où lui et les siens pourraient se cacher quelques heures s’ils se faisaient démasquer ou si la libération de Shensen était découverte trop tôt. Il fallait trouver ou établir un plan de l’Opéra pour trouver les quartiers de Barzillai et fouiller les lieux pour obtenir tout renseignement leur donnant l’avantage. Il fallait profiter du bal pour donner un signal et montrer que les Corbeaux était une force sur laquelle ses citoyens pouvait compter. Il fallait trouver le nom du traiteur qui allait préparer le repas du bal pour en contaminer une partie et ainsi ternir la réputation du maire déjà branlante.

Il y avait tant à faire et tellement de possibilités. Mais pour l’instant, il devait d’abord vérifier un détail. « Il y a le masque et l’invitation bien sûr, mais il y a aussi la valse. Nous devrons certainement en passer par là. Est-ce que tout le monde sait valser ? Il s’agirait de ne pas se griller avec la danse d’ouverture. »

Gravius se mit à danser avec Elyse sur les trois temps de la valse. Mais il se rendit vite compte que sa compagne était au moins un cran au dessus de lui. Il n’y avait qu’à voir l’aisance avec laquelle elle le suivait, la grâce avec laquelle elle se déplaçait. Au bout de la première minute, Gravius qui n’était pas mauvais danseur se sentit aussi gourd qu’un canard et fit un pas de travers qui lui fit perdre le rythme. Afin d’éviter de perdre totalement la face, il décida de couper court à la démonstration. « Vous êtes une danseuse hors pair. On dirait que vous avez fait ça toute votre vie ! » lança t-il à sa compagne d’arme. « Je crois que vous n’aurez aucun mal à vous fondre parmi les invités. »

Ensuite, l’acteur embrassa l’assemblée du regard avant de revenir au coeur de sujets plus importants. « Pour les plus anciens d’entre vous, vous savez que lorsque j’ai rejoins les Corbeaux d’Argent, j’étais à la recherche d’une amie. Je pense qu’il faut être clair sur ce point aujourd’hui. Cette amie, c’est Shensen. La célèbre cantatrice. » Déclarant cela, Gravius fit une pause juste le temps pour chacun d’enregistrer. Puis il reprit pour dérouler le reste de sa pensée et de ses plans. « Vous le savez sans doute, mais elle a disparu comme d’autre figures marquantes de la ville peu de temps après l’arrivée de notre nouveau maire. Je sais qu’elle se trouve dans l’Opéra. Et je vais profiter du bal pour la libérer. »

Maintenant que tout le monde était au parfum, il leur demande « Est-ce que vous êtes avec moi ? Il y aura beaucoup à faire pour préparer cette libération et l’évasion qui s’en suivra. »

En fonction de leur réponse, il leur proposerait différentes pistes pour l’aider dans cette tâche.

Caliban n'avait pas été d'une grande aide lors du voyage diplomatique à Vyre. Les plats d'exception l'avaient presque tous mis en échec. Heureusement pour leur groupe les éclats de ses compagnons avaient sut attirer l'attention de leur hôte qui avait accepté de se joindre à leur cause.

A la mention de devoir danser au bal Caliban se sentit un peu mal à l'aise et se mit à réfléchir à un moyen d'apprendre rapidement quelques mouvements pour ne pas encore une fois rester sur le carreau pendant que les autres brilleraient de milles feux.

J'espère que Luculla connais quelques pas qu'elle pourrait m'apprendre en soirée...
Ou peut-être devrais-je carrément prendre des cours auprès d'une danseuse professionnelle...
Ce ne sont pas les finances qui poseraient problème... depuis quelques temps j'ai assez d'or pour faire vivre quarante familles Berkalia...

Il fut sorti de sa rêverie par la mention de Shensen. Lui n'avais jamais été voir l'artiste par manque de temps mais il savait qui elle était bien entendu.

« Vous pourrez compter sur mon aide pour cette opération bien entendu.
Je ne laisserai passer aucune opportunité de renforcer notre mouvement; encore moins quand la demande d'aider émane directement d'un compagnon d'armes. »

Modifié par un utilisateur samedi 16 mars 2019 20:47:08(UTC)  | Raison: Non indiquée