Alors qu'Elewien achevait ses négociations avec le marchand, une voix familière l'appela de l'autre bout du couloir. Un Aravashnial hésitant, aidé par la bibliothécaire qu'ils avaient sauvé à la Librairie des Ailes Noires, venait dans sa direction.
« Ah, Elewien! Je vous cherchais! Je croyais avoir compris que vous étiez en dehors de la ville, mais il semblerait que mon ouïe s'améliore.  »

Il s'approcha, prenant appui sur son bâton.
« Je voulais simplement vous souhaiter bonne chance, autant pour votre mission que dans votre quête de retrouver la trace de vos parents.  »
Cherchant ses mots, il ajouta.
« Et...et bien...soyez prudente! Vous avez encore une longue vie devant vous, ne la gâchez pas en faisant preuve de témérité. Vous êtes une pratiquante des arcanes, laissez l'acier et la mêlée à vos collègues. Et restez en vie! Dans cette guerre, rien n'est plus important. »

L'armurier tendit les carreaux à Miro.
« Un excellent choix! Je n'en avais presque plus, tout le monde m'en demande! Bonne chance à vous, croisé, et à vous également, Dame Elfe. »

Aravashnial soupira, de regret et de frustration.
« Du moment que je n'ai pas trouvé un moyen de me soigner, je n'irais pas très loin...je vais poursuivre mes recherches avec le reste des Gardefailles de Kenabres, je trouverai peut être quelque chose d'utile pour me rendre la vue. »

« Merci pour vos encouragements Aravashnial, mais j'avais quelque chose à vous demander » dit Elewien, tout en commençant à se demander si c'était une bonne idée, surtout quand l'efle évoqua sa cécité.
« Les autres et moi même pensons que ce serais une bonne chose qu'un arcaniste nous accompagne, un autre que moi. Voulez vous nous accompagner ? »

« Je vous comprends, rassurez vous.Et je n'oublie pas vos conseil pour la, ou les batailles à venir. On se revoit bientôt, magicien, car je compte bien revenir. » dit elle en souriant

Un soleil étincelant se leva sur Kenabres le lendemain matin. Les chevaliers et paladins avaient entrepris de démonter le camp avant même que le jour se lève, et lorsque le soleil quitta l'horizon, ils avaient formé les rangs, formant une colonne oblongue protégeant le train de bagages. En armes et armures, le visage martial, monté sur leurs destriers bardés d'acier, ils formaient un équipage impressionnant. Ils dégageaient une telle aura de détermination et de puissance qu'on en aurait presque oublié qu'ils n'étaient, tout au plus, qu'une centaine. En tête de colonne, Sosiel, Aron et Nurah, sur leurs chevaux (et poney pour la halfeline), étaient près au départ. Derrière eux chevauchaient un quatuor de paladin en armure dorée, et le porteur de bannière.

Venant de Kenabres, un duo de cavalier s'approchaient au grand galop, soulevant un nuage de poussière. Lorsqu'ils furent plus près, il devint clair qu'il s'agissait d'Anevia et Irabeth. L'éclaireuse en armure de cuir avait pris la tête, sur un cheval gris aux attaches fine. A en juger par sa manière de monter, sa jambe était complètement guérie.
Derrière elle, Irabeth avait revêtu son armure complète, et était tout à fait digne des autres paladins. Son son heaume, elle souriait. Les deux femmes arrêtèrent leurs montures en tête de colonne. Anevia avait une expression contrite.
« Désolée pour le retard. Les préparatifs ont pris plus longtemps que prévu. Mais nous sommes là! Éclaireur Anevia Tirabade, à vos ordres, général de Roncenoire. »
Irabeth inclina la tête en signe de salut.
« Heureuse de vous revoir, et de me joindre à vous! Il est temps que nous passions à l'offensive, et c'est un honneur pour moi d'en faire partie. Capitaine Irabeth Tirabade, à vos ordres, général. »

Sur Petit-pain son poney de combat, Miro regarda derrière lui. Puis devant. Et fut plus pensif que d'habitude.

Père... Je me dirige droit vers les Abysses.... je ne sais pas où vous êtes... mais je pense que j'ai mis vos filles en sécurité... je suis un croisé maintenant... un chevalier comme vous... où que vous soyez, je sais que vous combattez le mal... et si vous vous trouvez devant, alors attendez moi. Je viens. Et j'ai une armée à mes ordres. Et des compagnons incroyables. Voyez-vous notre lumière ? Nous arrivons !

« Je vous suit ! Général Roncenoir !  »

Modifié par un utilisateur mardi 17 février 2015 19:33:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

La colonne s'ébranla, prenant la route du Nord Est. Dans le ruban de poussière qu'ils laissaient derrière eux, les chevaliers pouvaient voir la silhouette des remparts de Kenabres s'éloigner peu à peu. A partir de maintenant, ils marchaient vers l'inconnu, vers la guerre, et, si Iomedae était avec eux, la victoire.


Au fur et à mesure de leur marche, ils s'éloignaient de la rivière Vilareth, pour éviter un détour en suivant le cour tortueux de la rivière, et chevauchaient parmi les collines du Nord Est. De ce côté de la rivière, l'influence de l'Abysse n'était pas étendue, et les collines verdoyantes étaient tout à fait calmes. En fait, n'eut été leur lourd armement et leurs destriers de bataille, on aurait pu croire que l'armée s'en allait simplement en manœuvre dans la campagne.
Néanmoins, la campagne de Mendev présentait un point frappant: elle était déserte. Aucune ferme à l'horizon, pas de route, ni même d'oiseaux ou d'animaux. Comme si la nature elle même ressentait la proximité de la faille vers l'Abysse et reculait à son contact.

Malgré les épreuves à venir, l'atmosphère était détendue parmi la troupe. Les chevaliers échangeaient histoires et plaisanteries, et même parmi la tête de Colonne, Aron et Sosiel discutaient avec animation, et Nurah sifflotait des balades halfelinnes avec entrain. Anevia étant partie, Irabeth se sentait un peu seule, et entrepris de connaître toute l'histoire de chacun des officiers, à commencer par Silka, Pône et Elewien, dont elle n'avait jamais entendu parler avant leur rencontre une semaine plus tôt.

La journée s'étira avec lenteur. Anevia inspectait la route et les alentours avec diligence, mais le terrain offrait peu de lieux propices à une éventuelle embuscade, surtout avec la proximité de l'armée Mendevienne. Pas d'ennuis à l'horizon, en fait, pas la moindre trace d'inhabituel. Pour l'instant, le voyage se révélait tranquille.

Finalement, alors que le soleil tombait vers les montagnes de la Blessure, ils parvinrent à leur première étape, quelques trente cinq kilomètres au Nord Est de Kenabres. Anevia, qui, devant l'absence totale de sources d'inquiétudes jusque là, était restée avec la colonne depuis plusieurs kilomètres, fut la première en haut de la colline.
« Nous arrivons au don de Valas!...Oh non... »

Dans la petite vallée devant eux se trouvaient les ruines d'un village. Les bâtiments avaient été méticuleusement passés à la torche, et démolis, et plusieurs dizaines de squelettes attaque à des poteaux, comme des épouvantails, gardaient les abord des ruines.
Le carnage ne paraissait pas récent, ou en tout cas, pas très récent. Tout au plus deux semaines. Mais visiblement, le village du don de Valas, qui était l'une des terres les plus fertiles du royaume, avait été autant victimes des démons que Kenabres.
Un silence sinistre s'abattit sur les rangs devant ce cruel rappel de la violence de cette guerre.

Ragnar ne dit mot lorsque la colonne s'ébranla, il se contentait de chevaucher aux côtés du général de Roncenoire.
Sa cape écarlate le rendait bien visible au milieu de tous, c'était pour cela qu'il la portait.
Ainsi que pour la symbolique: Iomedae porte aussi une cape de cette couleur.
Puis vint l'approche du Don de Valas.
Et le choc en voyant le carnage.
Ragnar tente alors de ralentir son compagnon.
« Alderic, je ne le sens pas.
Je n'aime pas l'idée de traverser ce champ de ruines -mimant le mouvement d'une colonne au milieu des bâtiments dévastés puis qu'une nasse se refermant- c'est un endroit particulièrement approprié pour une embuscade.
Envoyons les éclaireurs, mais attendons en dehors du... village. »

La chevauchée au départ de Kenabres avait été plutôt agréable...et l'occasion pour Silka, qui était encore tout à fait novice en tant que cavalière, d'apprendre les bases. Quelques heures après leur départ, elle montait convenablement, et ne souffrait plus autant des cahots de la route.
Elle avait saisi l'occasion de discuter avec Irabeth, et de lui raconter comment elle était arrivée à Kenabres seulement quelques jours avant la cérémonie et le désastre de la place St-Clydwell. Elle était en train de raconter son enfance dans la campagne mendevienne lorsqu'ils arrivèrent en vue du Don de Valas.
Une vague de colère manqua de submerger la jeune tieflinne qui serra les mâchoires devant ce spectacle aussi familier que sinistre. Quelqu'un, quelque part, allait payer pour ça.

« Ok Aron, Anevia, allez prévenir les autres! Je vais encore faire un tour, pour être bien sûr qu'il n'y a pas de mauvaise surprise! » Pône attendit que ses compagnons se soient éloignés puis caché par une ruine, sortit son masque de marbre qu'il mit sur le visage puis toucha son écaille pour se transformer... et continuer la fouille en toute discrétion...

Modifié par un utilisateur vendredi 20 février 2015 09:36:39(UTC)  | Raison: Non indiquée