Talos assista à l'interaction entre Shiori et le rescapé et dut reconnaître l'habileté de la samouraï, elle avait un plan et visiblement son application était déjà en marche.

Lorsqu'un peu plus tard, elle lui confirma qu'elle et sa soeur comptaient rester, il acquiesça avec un sourire. Bien qu'ils ne se connaissent pas depuis longtemps, il commençait à l'apprécier et son côté parfois impétueux, qui pouvait en gêner certain n'était pour lui qu'une force de caractère avec laquelle il fallait compter.

Cependant, la question qui suivit désarçonna complètement le géant, qui mit quelques instants, entrecoupés de clignement d'yeux, pour répondre.
« Euh... Oui, je... euh... comme vous dites, m'entends bien avec les chasseurs... j'aimerais à dire que je m'entends bien avec tout le monde... enfin, à Yin-Se... Mais c'est vrai que j'ai eu l'occasion plusieurs fois de travailler avec les chasseurs et qu'à chaque fois, ça c'est bien passé... »

Puis reprenant un peu pied, il demanda:
« Puis-je vous demander pourquoi vous me posez cette question ? Puis-je vous aider ? »

Un simple hochement de tête pour répondre à la volonté de l'homme de regagner son pays. Ce que tu dit s'adresse pas seulement à celui qui s'est fait le porte parole du groupe mais aux autres également, surtout :

« Chacun est libre de ses décisions et je respecte votre sens du devoir. La folie hégémonique du Lingshen ne peut pas être ignorée. Sachez simplement que nous accueillerons avec joie ceux qui souhaiteront prendre un nouveau départ ici... Que ce soit maintenant ou dans quelques mois. »

Tu marque une pause.

« Oh... Et avant que vous ne partiez... j'apprécierais d'avoir l'occasion de parler individuellement à chacun d'entre vous. »

Bon... Tu verra bien ce qu'ils décident de faire. Et tu espère qu'ils ne seront pas tous du même avis. Si avoir des hommes ici serrait une bonne chose, faire de certain de ceux rentrant à Shokuro des yeux et oreilles le serrait également. Les voir un par un permettrait de mieux évaluer ceux qui pouvaient s'avérer utiles sur ce plan...



Comme attendu, le tieffelin ne comprend pas immédiatement ou tu veux en venir. Mais qui l'aurait pu ?

« Il y a bien quelque chose ou votre aide sera la bienvenue... mais ce n'est pas de ceci dont je souhaitais vous parler. »

Pour l'aide a lui demander... les choses n'étaient pas pressées. De toute manière tu ne l'imaginais pas refuser l'opportunitée que tu entendait bien lui offrir un peu plus tard. Non... Ce sujet viendrait après. Tu lui adresse un sourire amusé :

« En fait je me demandais plutôt comment je pouvais vous aider. J'ai l'impression qu'un peu d'organisation pour aider les chasseurs a s'occuper des produits de leur chasse ne serrait pas de trop... »

Comment allait-il réagir ?

Printemps à Yin-Se


Keiichi acquiesça avec gravité.
« Bien entendu. Nous vous devons la vie, c'est le moins que je puisse faire. Vous êtes libre de parler avec tout ceux de mes hommes qui sont en état de répondre, mais j'ai l'assurance de dame Mizuki et Shuang que les autres devraient être sur pieds d'ici quelques jours. »

Une autre des soldats de Shokuro, encore pâle, et peu assurée sur ses jambes, vint à leur rencontre. Elle subissait encore le contrecoup de l'empoisonnement, mais semblait dans un état assez solide pour avoir saisi le coeur de la conversation.
« Je voulais aussi vous remercier, Bao-sama. Sans vous...bref, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas! Peut être pourrions nous trouver une solution pour vous aider une fois de retour à Shokuro? »

A la remarque de Shiori, Talos fronce les sourcils...
« Vous n'avez pas tort... c'est sûrement une des raisons pour lesquelles j'ai post-posé tant cette idée... J'ai découvert en arrivant à Yin-Se la notion de bureaucratie, principalement en discutant avec la gouverneure Jing et bien que mon expérience avec cet aspect de la civilisation soit on ne peut plus fraiche, il ne faut pas être grand clerc pour savoir que ce ne sera jamais ma tasse de thé. »

Il fit une petite pause puis reprit son sourire en reprenant:
« MAIS ! J'ai peut-être trouvé une solution... Le résultat du travail des Forestiers, n'est pas que d'augmenter la productivité de la nature environnante... En entretenant la forêt, il vont récolter des ressources premières et après transformation », clin d'oeil à Shiori, « je voyais bien un établissement, une sorte de taverne où il y a tout de même deux ou trois chambre pour héberger à peu de frais les voyageurs, et où on vendrait des mets à base de ce que les Forestiers récolteraient et où il y aurait également des petits étalages pour pouvoir acheter soit les matières premières, soit les produits transformés... »

Puis levant son gros doigt, il poursuivit:
« Et la bureaucratie, me direz-vous... Et bien, c'est justement le tenancier de ce relais des Forestiers -C'est ainsi que j'ai baptisé cette taverne-échoppe- qui s'occupera de l'aspect bureaucratique qui me hérisse le poil. »

Profitant du léger silence de stupeur qu'avait généré sa logorrhée, il conclut:
« Bon... Faut maintenant que je trouve LA bonne personne... »

Junko donc. Il est probable que tu ai régulièrement affaire avec elle dans les années a venir si ce que tu envisage se passe bel et bien.

« Et bien ravie de faire ta connaissance Junko. Je sent que notre prochaine discutions sera fort fructueuse. Passe donc me voir un midi. »

De cette manière le message devrait être clair : tu as envie de parler a chacun sans que les autres puissent entendre. Tu as besoin de t'assurer d'eux de la manière la plus sûre possible. Avant de les laisser, tu prend le temps de demander chacun de leurs noms et fait ton possible pour les graver dans ta mémoire. Tu notera ça en rentrant. Ce n'est pas grand chose mais si tu te souviens de leurs noms la prochaine fois ça aura probablement de l'importance pour eux.



Au moins, tu peux constater qu'il n'est pas complétement aveugle aux problèmes qu'il vas devoir affronter. Il fera probablement du bon travail. Tu secoue légèrement la tête, amusée :

« La bureaucratie peut aussi bien être une aide précieuse que ta pire ennemie. Il est important de conserver des traces sous une forme aussi lisible que possible. Mais nombreux sont les bureaucrates qui s'entêtent dans des options car le reste ne correspond à aucune de leurs catégories.

Trouver quelqu'un pour vous assister est une bonne idée. Et permettre à vos hommes de se rassembler autour d'un bon verre aussi. On pourra facilement installer tout le nécessaire pour s'occuper de ce qu'ils ramèneront a proximité directe. Et les artisan aussi ont besoin de se rafraichir le gosier le soir venu.

Bref. Préférez quelqu'un qui saura s'arranger tout le monde et qui saura leur rendre le sourire le soir venu. S'il sait lire un livre de compte ça ne sera pas un mal... mais je m'occuperais de ça dans un premier temps et formerais quelqu'un pour la suite au besoin. »

Tu marque une pause en le fixant et a l'instant ou il semble vouloir reprendre la parole tu enchaine :

« Dans un premier temps il faut donc un terrain. Il faut se positionner en bord de rivière... ou a un endroit ou nous pourrons facilement creuser un puits. Il faudra beaucoup d'eau pour la tannerie. Et prévoyons un endroit ou les voisins ne seront pas trop incommodés. Le village grandit vite, autant le prendre en compte.

Une fois qu'il sera choisi, on pourra rapidement commencer a installer des choses. J'ai dans l'idée que vos forestiers ne se formaliseront pas d'avoir quelque chose d'un tantinet... rustique le temps de pouvoir faire des bâtiments en dur ? »

3 Sarénith 4719 - Yin-Se
Esprits de Shenmen



Mettre la main sur Vo Minh n'était pas facile, mais la chasseresse passait tout de même régulièrement au village. Et lors de sa visite suivante, Talos, à l'affût, l'attendait pour nouer la discussion. Fort heureusement, la chasseresse revenait avec la carcasse d'une hermine géante, et le temps qu'elle dépèce sa proie, et traite la fourrure, elle avait largement le temps de discuter.

Talos pu donc la trouver chez elle, dans le petit atelier qui se trouvait au rez de chaussée de la maison où elle s'était installée. L'endroit avait une odeur plutôt déplaisante, les relents métalliques du sang et ceux, âcres, des tannins alchimiques. Vo Minh travaillait sur le corps massif de l'hermine géante, inerte sur la table tâchée d'écarlate, séparant la peau du reste du corps avec un couteau à écorcher, les bras maculés de sang jusqu'au coude.

Mais le décor n'avait pas l'air de la perturber, et quand Talos passa sa porte, elle releva la tête avec un sourire.
« Ah, bonjour Talos! Que puis-je faire pour vous? »

Une pause, et elle ajouta.
« Ca ne vous ennuie pas que je continue de travailler? Je ne voudrais pas que la fourrure s'abîme. »

Esprits de Shenmen



Vo Minh laissa un peu de place pour que Talos puisse l'aider à travailler. Elle lui tendit un second couteau à écorcher, tiré en un éclair des profondeurs de sa sacoche.
« Faites attention à la fourrure, je compte m'en faire une cape d'hiver une fois que j'aurais pu la traiter. »

Tout en donnant quelques conseils à Talos, elle reprit.
« Je vous écoute. »

Le visage de la chasseresse ne trahissait pas grand chose, mais le tiefling pouvait sentir qu'elle était profondément attentive à ses paroles. Et lorsqu'il se tut, elle posa ses premières questions.
« Je...vous remercie de votre confiance, maître Talos. Mais je ne sais pas si vous réalisez que je suis loin d'avoir la même connexion personnelle avec la nature et ses esprits que vous. Je suis une chasseresse, avant tout. Je ne sais pas si je suis véritablement qualifié pour ce rôle....

En revanche, je trouve votre idée de relais excellente. Avec la croissance du village, je ne serai pas la seule à chasser, et avoir un poste de chasse pourrait être très utile. Et ça encouragerait le commerce dans la région également. »

Talos écoutait attentivement la chasseresse. Il laissa un petit silence s'installer qu'il mit à profit pour réfléchir. Puis il dit.
« Je comprends vos réticences, mais permettez moi de douter de vos doutes... Sachez que je suis à l'origine un orphelin perdu dans une grande ville, ce n'est qu'après de nombreuses années de péripéties que je me suis retrouvé seul isolé dans les jungles de Valashmaï que j'ai commencé à prêté l'oreille aux esprits... Je ne me permettrais pas de dire que je vous connais assez que pour connaitre votre passé, mais de ce que j'en sais, vous avez passé de nombreuses années au contact de la nature, à l'affut de signe que nombreux de vos concitoyens n'identifierait même pas si vous les leurs indiquiez... Là est la base de la science des esprits.

Je vous ai vu chassé. J'ai vu que vous ressentiez le gibier, que vous pouviez sentir que allait être le mouvement de votre proie pour pouvoir l'atteindre de votre flèche... Là est la base de la science des esprits.

Je ne veux pas décider pour vous, mais si vous voulez apprendre, je serais ravi de vous enseigner. »

Puis il regarda l'horizon.
« Vous avez raison de soulever cette question. Il faudrait peut-être investiguer l'origine des chacals des ombres... Je sais que la gouverneure Jing a de nombreuses connaissances dans ce domaine. Pour ce qui est du ver tisseur géant, il faudra s'en débarrasser un jour ou l'autre. »

Talos hocha lentement la tête. Il était clair que Vo Minh avait les idées bien claires et une volonté de fer...
« Et bien c'est entendu alors. Nous nous engageons dans cet apprentissage d'un commun accord... Sinon, pensez-vous que le plaisir de la chasse n'est pas présent dans la nature? Il est avéré que certains prédateurs chassent parfois plus que nécessaire, on appelle ça l'abattage en surplus. Je sais que le loup, l'ours, le vison et certains oiseaux de proie s'y adonnent, mais je suis sûr qu'il y en a d'autres... Peut-être qu'un de ces animaux est votre totem gardien... »

Modifié par un utilisateur jeudi 17 mars 2022 15:43:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Talos sourit a Vo Minh, son nouvel enthousiasme faisait plaisir a voir.
« Et bien, la première étape pour votre formation, étant donné que vous avez déjà énormément de compétences et de connaissances liées a la nature, je dirais que c'est l'éveil. Si ça va pour vous, nous irons ensemble en forêt, chasser, cueillir, marcher, tout ce qui vous chante, tant que nous avons l'occasion d'être au contact de la nature. Et quand je verrai des opportunités, je vous offrirai un autre sens de lecture, une autre interprétation des voies de la natures. Il suffit d'une ou deux étincelles pour embraser votre flambeau. »